La manifestation belgicaine, un succès ?
Dimanche était organisée une manifestation à Bruxelles par des partisans de l'union de la Belgique.
Pour se tenir informé de la situation belge en France, ne comptez-pas sur vos journaux télévisés : un tout petit (petit petit) peu sur TF1, jamais sur France 2/3 (ces 3 chaînes émettent pourtant en Belgique francophone). Niveau presse, seul le Figaro tient la route (comme d'hab pour l'actu internationale), quoique Quatremer arrive à placer aussi des articles sur la Belgique dans Libé.
Soudain, dimanche, une marche pour l'unité de la Belgique. Cela fait de belles images, alors les caméras des télés françaises se précipitent (en plus, des gens qui défilent, ils ont l'habitude de filmer ça ;D). Nos medias racontent que ces belges ne veulent pas que la crise politique divise leur pays. Une crise politique qu'ils ne nous ont jamais expliqué avant (ou alors, en quinze secondes).
Les médias français oublient généralement de dire que cette marche a ressemblé essentiellement des Bruxellois, et donc, sans surprise, une très grosse majorité de francophones (80 à 90% selon les estimations). Sans surprise : la majorité des Flamands sont autonomistes, et veulent donc moins de Belgique. Pas vraiment une réussite pour montrer l'unité, non ? (à ce sujet, un dessin très drôle de Kroll signalé par Claude Thayse).
Et on nous dit que la marche a réuni 35 000 personnes, et que c'est un succès. Comme on ne connaît rien à la Belgique, on n'a aucune échelle de comparaison à appliquer dans notre tête. En réalité, ce n'est pas énorme, même pour la Belgique. J'éviterai la comparaison avec des marches ayant suivi des événements tragiques (300 000 personnes pour la Marche Blanche après l'affaire Dutroux, 80 000 en 2005 pour Joe, ce jeune tué en pleine gare centrale de Bruxelles pour un lecteur mp3).
35 000 personnes, c'est l'affluence d'un match des Diables Rouges (qui sont désormais très très loin de leur niveau fantastique des années 80) dans le stade du Roi-Baudoin (ancien Heysel, au nord-est de Bruxelles). C'est bien moins qu'un concert de U2 dans le même stade (60 000 personnes en 2005). Autre comparaison : 35 000, c'est la participation de la plus grosse manif anti-CPE à Grenoble (6 fois moins peuplée que la capitale belge) l'an dernier.
En réalité, cette marche a montré que la cause belge mobilise peu, et presque seulement du côté francophone. Pas un succès donc.
PS : je découvre cet article d'Arrêt sur images qui prouve, vidéo à l'appui, que les télévisions françaises ont été bien trop enthousiastes sur cette marche.
Pour se tenir informé de la situation belge en France, ne comptez-pas sur vos journaux télévisés : un tout petit (petit petit) peu sur TF1, jamais sur France 2/3 (ces 3 chaînes émettent pourtant en Belgique francophone). Niveau presse, seul le Figaro tient la route (comme d'hab pour l'actu internationale), quoique Quatremer arrive à placer aussi des articles sur la Belgique dans Libé.
Soudain, dimanche, une marche pour l'unité de la Belgique. Cela fait de belles images, alors les caméras des télés françaises se précipitent (en plus, des gens qui défilent, ils ont l'habitude de filmer ça ;D). Nos medias racontent que ces belges ne veulent pas que la crise politique divise leur pays. Une crise politique qu'ils ne nous ont jamais expliqué avant (ou alors, en quinze secondes).
Les médias français oublient généralement de dire que cette marche a ressemblé essentiellement des Bruxellois, et donc, sans surprise, une très grosse majorité de francophones (80 à 90% selon les estimations). Sans surprise : la majorité des Flamands sont autonomistes, et veulent donc moins de Belgique. Pas vraiment une réussite pour montrer l'unité, non ? (à ce sujet, un dessin très drôle de Kroll signalé par Claude Thayse).
Et on nous dit que la marche a réuni 35 000 personnes, et que c'est un succès. Comme on ne connaît rien à la Belgique, on n'a aucune échelle de comparaison à appliquer dans notre tête. En réalité, ce n'est pas énorme, même pour la Belgique. J'éviterai la comparaison avec des marches ayant suivi des événements tragiques (300 000 personnes pour la Marche Blanche après l'affaire Dutroux, 80 000 en 2005 pour Joe, ce jeune tué en pleine gare centrale de Bruxelles pour un lecteur mp3).
35 000 personnes, c'est l'affluence d'un match des Diables Rouges (qui sont désormais très très loin de leur niveau fantastique des années 80) dans le stade du Roi-Baudoin (ancien Heysel, au nord-est de Bruxelles). C'est bien moins qu'un concert de U2 dans le même stade (60 000 personnes en 2005). Autre comparaison : 35 000, c'est la participation de la plus grosse manif anti-CPE à Grenoble (6 fois moins peuplée que la capitale belge) l'an dernier.
En réalité, cette marche a montré que la cause belge mobilise peu, et presque seulement du côté francophone. Pas un succès donc.
PS : je découvre cet article d'Arrêt sur images qui prouve, vidéo à l'appui, que les télévisions françaises ont été bien trop enthousiastes sur cette marche.
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