Grenoble : Alain Carignon renonce
Je ne m'y attendais pas. Alain Carignon renonce à briguer la mairie de Grenoble l'an prochain.
Reprendre la mairie de Grenoble (qu'il avait dû laisser en 1995 à cause de ses problèmes judiciaires) au socialiste Michel Destot en 2008, c'était son but depuis des années. Il avait placé patiemment ses pions.
Il avait réussi à revenir dans l'UMP et à prendre la fédération iséroise. Mais son retour électoral a, lui, été un échec : moins de 37% des voix au second tour de l'élection législative, contre plus de 63% à sa rivale socialiste Geneviève Fioraso ! Le pire score de la droite iséroise en 2007, dans une circonscription pourtant réputée de droite.
Si sa prise de contrôle de l'UMP Isère avait déjà divisé la droite grenobloise, de nouvelles voix se sont élevées contre lui suite à cet échec électoral retentissant, pour ne pas que cela se répète aux municipales, notamment celle d'Hervé Gerbi, qui propose sa propre candidature.
On sait que Carignon est un homme ambitieux, et nul doute qu'il a dû beaucoup lui en coûter de retirer sa candidature, de se sacrifier pour la droite grenobloise. Accepter que les électeurs, qui vous aimaient il y a 20 ans, ne veulent plus de vous, ce n'est pas facile.
Lui qui se considérait le seul capable d'affronter (et même de battre) Destot ne retrouvera sans doute jamais de mandat électif (j'imagine mal un ancien ministre, battu aux législatives, forfait aux municipales, se battre pour un poste de conseiller général…), ce qui signe sans doute la fin de sa carrière politique "active".
Ce qui me dérange chez Carignon, ce n'est pas l'homme (d'une grande intelligence), ce n'est pas son casier judiciaire (j'ai toujours défendu la réinsertion des prisonniers), ce sont ses méthodes, son côté roblard, truqueur, même après son retour : la prise de l'UMP grâce à des centaines d'adhésions cachées aux responsables de l'époque, le truquage minable d'un sondage de Greblog , et plus grave, les tracts diffamatoires sur Corys, etc.
Voici comment j'analyse l'échec du retour d'Alain Carignon :
Si la droite grenobloise veut ne pas être trop ridicule l'an prochain (ils n'y croient plus eux-même, pensant déjà à 2014, comme dans le titre de leurs états-généraux), quels choix doivent faire ses responsables ?
Mais, quel qu'il soit, le candidat de la droite grenobloise devra avant tout tirer un trait sur les méthodes actuelles des pro-Carignon.
Reprendre la mairie de Grenoble (qu'il avait dû laisser en 1995 à cause de ses problèmes judiciaires) au socialiste Michel Destot en 2008, c'était son but depuis des années. Il avait placé patiemment ses pions.
Il avait réussi à revenir dans l'UMP et à prendre la fédération iséroise. Mais son retour électoral a, lui, été un échec : moins de 37% des voix au second tour de l'élection législative, contre plus de 63% à sa rivale socialiste Geneviève Fioraso ! Le pire score de la droite iséroise en 2007, dans une circonscription pourtant réputée de droite.
Si sa prise de contrôle de l'UMP Isère avait déjà divisé la droite grenobloise, de nouvelles voix se sont élevées contre lui suite à cet échec électoral retentissant, pour ne pas que cela se répète aux municipales, notamment celle d'Hervé Gerbi, qui propose sa propre candidature.
On sait que Carignon est un homme ambitieux, et nul doute qu'il a dû beaucoup lui en coûter de retirer sa candidature, de se sacrifier pour la droite grenobloise. Accepter que les électeurs, qui vous aimaient il y a 20 ans, ne veulent plus de vous, ce n'est pas facile.
Lui qui se considérait le seul capable d'affronter (et même de battre) Destot ne retrouvera sans doute jamais de mandat électif (j'imagine mal un ancien ministre, battu aux législatives, forfait aux municipales, se battre pour un poste de conseiller général…), ce qui signe sans doute la fin de sa carrière politique "active".
Ce qui me dérange chez Carignon, ce n'est pas l'homme (d'une grande intelligence), ce n'est pas son casier judiciaire (j'ai toujours défendu la réinsertion des prisonniers), ce sont ses méthodes, son côté roblard, truqueur, même après son retour : la prise de l'UMP grâce à des centaines d'adhésions cachées aux responsables de l'époque, le truquage minable d'un sondage de Greblog , et plus grave, les tracts diffamatoires sur Corys, etc.
Voici comment j'analyse l'échec du retour d'Alain Carignon :
- le rejet populaire n'est, je pense, pas dû qu'à son casier judiciaire (Balkany a montré qu'on peut reprendre une mairie après avoir été condamné, il est vrai plus faiblement)
- c'est pluôt parce qu'il ne soit pas apparu comme un homme nouveau aux yeux des électeurs : voir Carignon multiplier les roublardises pour revenir au pouvoir ne leur a pas donné l'impression qu'il avait changé, que le Carignon d'aujourd'hui était différent du Carignon d'hier dont ils ne veulent plus
Si la droite grenobloise veut ne pas être trop ridicule l'an prochain (ils n'y croient plus eux-même, pensant déjà à 2014, comme dans le titre de leurs états-généraux), quels choix doivent faire ses responsables ?
- L'UMP fera-t-elle revenir Cazenave et Chamussy, ou au moins négocier leur ralliement ? Ne pas le faire, c'est s'exposer fortement à une candidature dissidente (ce qui offrirait un fauteuil à Destot…) de Chamussy (Cazenave a lui beaucoup moins de raisons de se présenter depuis que son rival Carignon s'est retiré).
- Dans une ville réputée de gauche, leur seule chance est de présenter un candidat jeune et neuf face à un Destot qui tentera d'obtenir un 3ème mandat de maire (c'est un Carignon de 34 ans qui s'était imposé en 1983 face à Hubert Dubedout qui briguait un 4ème mandat). Qui ? out Henri Baile, de toute façon trop proche de Carignon pour rassembler.
Restent Gerbi (37 ans) et Sans-Nicolas (30 ans).
Mais, quel qu'il soit, le candidat de la droite grenobloise devra avant tout tirer un trait sur les méthodes actuelles des pro-Carignon.
perso, je regrette beaucoup que Carignon ait renoncé à se présenter. La campagne aurait certainement été faite de coups bas et de diffamation, comme à son habitude, mais il aurait fait perdre largement la droite.
RépondreSupprimerPourquoi ne se présente-t-il pas ? à cause de la claque prise aux législatives ? parce que des "affaires" risquent de sortir avant les municipales ?
Reste qui ? Gerbi a pris aussi une claque et Sans-Nicolas, petit toutou à Sarko et à sa clique (sur son blog cf photo avec Hortefeux) risque fort de déplaire profondément aux habitants d'une ville plutôt sociale et anti-raciste.
Alors, qui à droite ?
A gauche, l'éternel Destot ? Dommage qu'il n'ait pas voulu initier le changement.
Ah ! le goût du pouvoir ...
Bah aux législatives, Gerbi était suppléant de Béranger, qui a fait 38/62 contre Destot, alors que Sans-Nicolas a fait 40/60 contre Vallini…
RépondreSupprimerBah niveau affaires, y a plus que les parkings Vinci qui peuvent donner qqch http://www.nonacarignon.info/parking/
RépondreSupprimerMoi je pense que s'il a renoncé, c'est par peur d'une défaite humilitante aux municipales.
Tu sais que je l'avais rencontré… J'avais vraiment senti que c'est un homme très ambitieux et très orgueilleux (pas forcément des défauts), qui se considère comme le meilleur à droite ici, et qui (même s'il n'en parle pas) a été beaucoup marqué par son séjour en prison.
Pour faire simple, je pense que Carignon n'a jamais digéré sa condamnation, il a toujours considéré que c'était pas juste, qu'il avait été le bouc-émissaire, le seul à payer alors que tout le monde magouillait.
S'il voulait tant reprendre la mairie, c'est parce qu'il a dû la laisser à cause de qqch qu'il trouve injuste.
Et c'est d'ailleurs pour ça qu'il a raté son retour : parce qu'il ne s'est pas excusé auprès des Grenoblois à propos de ses agissements passés.
Au départ, je m'étonnais de voir Carignon se plaindre qu'on rappelle son casier judiciaire alors qu'il faisait faire des tracts indignes sur Corys… Mais, en y réfléchissant, je comprends mieux qu'il soit si touché par ça…
Faut quand même se rappeler : Carignon en 1994, il a 45 ans, il a fait basculer Grenoble à droite, il a fait l'ouverture vers des élus locaux de gauche pour avoir une majorité royale à la mairie et au Conseil Général, au niveau national il est ministre, c'est le grand espoir de la droite, à qui on prédit un grand avenir (je pense que sans les affaires, il aurait fini un jour premier ministre). Et il se retrouve en prison quelques mois plus tard !
Là, il croit pouvoir faire oublier son passé de corrompu, reprendre le pouvoir pour qu'on le juge à nouveau sur ses grands talents politiques. Et bam, parce qu'il n'a pas su s'excuser auprès des Grenoblois, il se reprend régulièrement ses condamnations(qu'il trouve injustes) à la gueule…
Là, la campagne pour des municipales, c'est autrement plus important que des législatives. S'il s'était présenté aux municipales, ses adversaires n'auraient pas manqué de lui rappeler régulièrement son passé, tout ça pour une catastrophe annoncée dans les urnes (avoir fait exclure Chamussy et Cazenave est une énorme connerie stratégique, puisqu'elle les convaincait de présenter une liste contre lui aux municipales : une division assurant à Destot une réelection dans un fauteuil).
Le Carignon qui aime le pouvoir a dû affronter le Carignon qui a peur de se prendre une raclée aux municipales, peur de rester comme un homme qui s'est entêté pour tenter d'obtenir le pouvoir malgré des résultats catastrophiques. Le second a fini par gagner.
Enfin, c'est vrai que la candidature de Carignon aurait fait largement gagner la gauche. Mais je pense qu'une candidature d'un homme neuf de la droite pourrait forcer la gauche grenobloise à présenter un vrai programme de gauche, au lieu de simplement surfer sur la vague anti-Carignon
Salut VinZ,
RépondreSupprimerJe te trouve super sympa et cool dans tes explications sur le renoncement de Carignon aux municipales.
Moi aussi je l'ai rencontré lors de son 1er mandat et je n'en garde pas un excellent souvenir. Mais bon, c'est inracontable ici ;)
Qu'il ait payé pour les autres, ça ne fait aucun doute, mais quand on entre en politique où tous les coups sont permis, on le sait et on assume ... Les moyens que Carignon a employé pour essayer de revenir n'ont pas marché, tant pis pour lui. Je ne vais pas pleurer.
La constitution des listes va donner une belle foire d'empoigne, autant à gauche qu'à droite et nous, nous allons compter les points (poings ?) et les votes
A mon avis, c'est reculer pour mieux sauter. Il sait que s'il se présente il va perdre mais son but c'est avant tout de garder le contrôle de la droite grenobloise. Ainsi si le candidat investit par l'UMP à sa place se prend une branlée aux municipales, il pourra leur dire "vous voyiez sans moi vous ne pouvez pas réussir ... jusqu'à présent j'ai été le seul à la ganger la mairie...", et là on est repartis pour du Carignon jusqu'en 2014 au moins. Je ne pense pas qu'il va renoncer si facilement que ça à retrouver sa place. Je pense qu'on va encore entendre parler de lui aux sénatoriales et aux régionales, scrutins où il peut être élu, sauf que pour les régionales, Accoyer sera tête de liste et qu'Accoyer ne veut pas de Carignon....dommage!!!
RépondreSupprimereh ! regarde ce que j'ai trouvé (en cherchant autre chose, mais le hasard fait bien les choses)
RépondreSupprimerhttp://www.ades-grenoble.org/ades/communiques/municipal.html
"Annulation de la privatisation des parkings - Nouvel arrêt de justice enjoignant le Maire de Grenoble de mettre fin, avant le 3 janvier 2008, à des illégalités de l’ancien maire de Grenoble"
juste avant les municipales ?
:-))