Benoît XVI réintègre des intégristes
On le sait, Benoît XVI est un pape très conservateur, plus encore que Jean-Paul II, et notamment sur les questions d'homosexualité et de contraception. On en voit aujourd'hui une nouvelle illustration, avec la réintégration de prêtres intégristes au sein de l'Église romane.
Tout d'abord, un peu d'histoire.
Dans les années 1960; l'Église catholique chercha à s'ouvrir au monde ; elle organisa pour cela le concile Vatican II, afin de moderniser la pratique de la religion, et notamment la messe. Des miliers d'évêques réunis, pour énormément de théorie et peu de modifications pratiques au final. Une seule conséquence réellement emblématique : les prêtres peuvent désormais célébrer la messe en langue vernaculaire, et plus en latin comme ils étaient obligés de le faire jusqu'alors. Et puis un peu d'oecuménisme.
Ces propositions progressistes ne sont pas du goût de tout le monde : les plus réactionnaires se mobiliseront contre. Le plus célèbre de ces contestataires est Monseigneur Marcel Lefèvbre. Il refuse l'oecuménisme, et le processus d'ouverture en général. Il fonde donc en 1970, à Écône en Suisse, la "Fraternité Sacerdotale Saint Pie-X" (FSSPX), qui cherche à former des évêques conformément aux principes d'avant Vatican II.
Au fil du temps, la tension monte : en 1976, le pape Paul VI frappe Mgr Lefevbre d'une suspense a divinis (interdiction d'administrer des sacrements). En 1988, il sacre 4 évêques (destinés à lui succéder) malgré l'interdiction de Rome, et est alors excommunié de l'église catholique, ainsi que sa Fraternité.
En France, la FSSPX occupe illégalement depuis 1977 l'église de Saint-Nicolas-du-Chardonnet (rappel : c'est un bâtiment appartenant à la ville de Paris, s'ils y sont encore, c'est parce qu'on accepte de les y laisser).
La FSSPX est politiquement proche du Front National (et assez ouvertement en ce qui concerne l'avortement), de nombreuses personnalités françaises d'extrême-droite feront célébrer leurs obsèques à Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
Bien que Rome ait excommunié la FSSPX, elle cherche depuis à les réintégrer, en les autorisant à conserver le rite traditionnel, à condition qu'ils reconnaissent Vatican II et le fait que la nouvelle messe soit "licite". Dans les années 90, sous le pontificat de Jean-Paul II, c'était le cardinal Ratzinger qui était chargé de cette médiation.
Devenu en 2005 pape sous le nom de Benoît XVI, il n'est pas surprenant que Ratzinger continue à vouloir régler le problème.
Et c'est ainsi que vendredi 8 septembre 2006, on a appris que 5 anciens prêtres de la Fraternité Sacerdocale Saint Pie-X (qui en avaient tous été exclus dans les dernières années à cause de leurs avis divergents), dont l'abbé Philippe Laguérie, curé de Saint-Nicolas de Chardonnet de 1984 à 1997 (qui était, depuis son éviction de la FSSPX, installé dans une église bordelaise, avec l'autorisation de Juppé), étaient réintégrés dans l'Église catholique, au sein d'un nouvel institut (de droit pontifical), le Bon Pasteur, qui promouvra la vision traditionnaliste du catholicime.
Même si Benoît XVI a ainsi réintégré des dissidents de la FSSPX, et pas la fraternité elle-même, il vient ainsi de réintégrer au sein de l'église catholique des intégristes.
C'était tout à l'honneur de l'Église catholique d'avoir exclu les fachos de ses rangs il y a 20 ans.
Aujourd'hui, Rome juge à nouveau Laguérie, à qui on doit des phrases telles que "pour moi, le parti le moins éloigné du droit naturel c’est le front national" ou "Tout le flot de haine qui est dirigé contre Jean-Marie Le Pen est suscité, organisé par la grande banque juive qui tient la France en dictature depuis quarante-cinq ans. [...] D'ailleurs les thèses des professeurs Roques et Faurisson sont parfaitement scientifiques." (source - Roques et Faurisson sont des négationnistes), comme un bon catholique. Tirez-en les conclusions que vous souhaitez.
Tout d'abord, un peu d'histoire.
Dans les années 1960; l'Église catholique chercha à s'ouvrir au monde ; elle organisa pour cela le concile Vatican II, afin de moderniser la pratique de la religion, et notamment la messe. Des miliers d'évêques réunis, pour énormément de théorie et peu de modifications pratiques au final. Une seule conséquence réellement emblématique : les prêtres peuvent désormais célébrer la messe en langue vernaculaire, et plus en latin comme ils étaient obligés de le faire jusqu'alors. Et puis un peu d'oecuménisme.
Ces propositions progressistes ne sont pas du goût de tout le monde : les plus réactionnaires se mobiliseront contre. Le plus célèbre de ces contestataires est Monseigneur Marcel Lefèvbre. Il refuse l'oecuménisme, et le processus d'ouverture en général. Il fonde donc en 1970, à Écône en Suisse, la "Fraternité Sacerdotale Saint Pie-X" (FSSPX), qui cherche à former des évêques conformément aux principes d'avant Vatican II.
Au fil du temps, la tension monte : en 1976, le pape Paul VI frappe Mgr Lefevbre d'une suspense a divinis (interdiction d'administrer des sacrements). En 1988, il sacre 4 évêques (destinés à lui succéder) malgré l'interdiction de Rome, et est alors excommunié de l'église catholique, ainsi que sa Fraternité.
En France, la FSSPX occupe illégalement depuis 1977 l'église de Saint-Nicolas-du-Chardonnet (rappel : c'est un bâtiment appartenant à la ville de Paris, s'ils y sont encore, c'est parce qu'on accepte de les y laisser).
La FSSPX est politiquement proche du Front National (et assez ouvertement en ce qui concerne l'avortement), de nombreuses personnalités françaises d'extrême-droite feront célébrer leurs obsèques à Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
Bien que Rome ait excommunié la FSSPX, elle cherche depuis à les réintégrer, en les autorisant à conserver le rite traditionnel, à condition qu'ils reconnaissent Vatican II et le fait que la nouvelle messe soit "licite". Dans les années 90, sous le pontificat de Jean-Paul II, c'était le cardinal Ratzinger qui était chargé de cette médiation.
Devenu en 2005 pape sous le nom de Benoît XVI, il n'est pas surprenant que Ratzinger continue à vouloir régler le problème.
Et c'est ainsi que vendredi 8 septembre 2006, on a appris que 5 anciens prêtres de la Fraternité Sacerdocale Saint Pie-X (qui en avaient tous été exclus dans les dernières années à cause de leurs avis divergents), dont l'abbé Philippe Laguérie, curé de Saint-Nicolas de Chardonnet de 1984 à 1997 (qui était, depuis son éviction de la FSSPX, installé dans une église bordelaise, avec l'autorisation de Juppé), étaient réintégrés dans l'Église catholique, au sein d'un nouvel institut (de droit pontifical), le Bon Pasteur, qui promouvra la vision traditionnaliste du catholicime.
Même si Benoît XVI a ainsi réintégré des dissidents de la FSSPX, et pas la fraternité elle-même, il vient ainsi de réintégrer au sein de l'église catholique des intégristes.
C'était tout à l'honneur de l'Église catholique d'avoir exclu les fachos de ses rangs il y a 20 ans.
Aujourd'hui, Rome juge à nouveau Laguérie, à qui on doit des phrases telles que "pour moi, le parti le moins éloigné du droit naturel c’est le front national" ou "Tout le flot de haine qui est dirigé contre Jean-Marie Le Pen est suscité, organisé par la grande banque juive qui tient la France en dictature depuis quarante-cinq ans. [...] D'ailleurs les thèses des professeurs Roques et Faurisson sont parfaitement scientifiques." (source - Roques et Faurisson sont des négationnistes), comme un bon catholique. Tirez-en les conclusions que vous souhaitez.
J'ai un petit dossier sur Saint-Nicolas, ça fait quelques années que je les suis. Sans arriver à grand chose... Si ce n'est ceci. ;)
RépondreSupprimerhttp://www.senat.fr/basile/visio.do?id=qSEQ990617269
je pensais que l'eglise Saint Nicolas avait finalement été libérée...
RépondreSupprimerJ'ai fait un lien sur ton blog sur ton article Dieudo et les négationnistes. Si ça te gene dis le moi.
http://vigilance-laique.over-blog.com/categorie-840677.html
Et non, malheureusement, ils sont toujours là.
RépondreSupprimerLe lien de Tristan est très intéressant : si vous êtes religieux intégristes, vous pouvez vous installer par la force dans un lieu de culte, on vous y laissera pour éviter un présumé "trouble à l'ordre public" lors de l'évacuation. Mouais... C'est pas ma vision de la France laïque, ça :(
J'aimerai que vous me don...pardon, que vous me cherchiez sans trop tarder la vrai définition du fasciste !
RépondreSupprimerBenoît XVI permet le retour de la messe en latin. Chassé le naturel….
RépondreSupprimerTitre : Benoît XVI accorde la messe en latin aux fidèles. Extrais «Le pape a autorisé par décret que la messe soit dite selon la liturgie qui prévalait avant le concile Vatican II. Les curés des paroisses seront tenus d'accueillir "volontiers" les demandes des fidèles, indique le décret ("motu proprio") qui satisfait une vieille revendication des courants traditionalistes de l'Eglise catholique. En cas de refus du prêtre, l'évêque sera "instamment prié d'exaucer le désir" des fidèles. *Le pape justifie sa décision par un souci de "réconciliation" envers les fidèles "restés fortement attachés" à la liturgie de leur enfance. Il dénonce les "déformations à la limite du supportable souvent subies par la liturgie moderne" et qui auraient "profondément blessé" ces fidèles. "Je parle d'expérience", commente Benoît XVI, selon lequel ces abus les ont poussés dans les bras des traditionalistes. "Nous savons tous que, au sein du mouvement conduit par l'archevêque Mgr Lefebvre" (le chef de file des intégristes excommunié en 1988) "la fidélité au vieux missel est devenue un signe distinctif extérieur", écrit Benoît XVI.» Le Figaro 7 juillet 2007.
*Pourtant, les disciples intégristes de l'archevêque Mgr Marcel Lefebvre sont peu nombreux. Cette génération est très âgée, il y a des jeunes mais c’est marginal. Toutefois, c’est intégristes en question sont idéologiquement proche de l’Opus Dei. Ils ne veulent aucunes unions avec les autres religions. Quand à l’Opus Dei tous ce qui est hors de l’Opus n’est que puanteur. En plus le pape est de l’Opus Dei.
Cette prise de position ne fait pas l’unanimité. Une réunion de novembre 2006 des évêques français : «Mais les évêques attachés à l'ouverture œcuménique de Vatican II s'inquiètent aussi d'un autre texte du Vatican qu'ils viennent de recevoir et qui sera publié prochainement: il s'agit d'une note de la congrégation pour la doctrine de la foi affirmant que "l'Eglise du Christ" se trouve "seulement" dans l'Eglise catholique. Un document dans le même esprit publié en 2000, "Dominus Iesus" avait provoqué une crise dans les relations avec les protestants. Le centre Simon Wiesenthal s'est inquiété pour sa part de la subsistance d'une prière "pour la conversion des juifs" dans la liturgie du Vendredi Saint de l'ancien missel. L'organisation juive "demande instamment à Benoît XVI de déclarer ce texte contraire à l'enseignement actuel de l'Eglise".»
Cela faisait quelques temps déjà des réunions secrètes se faisaient entre le Vatican et le mouvement intégristes de la fraternité de St. Pie X.
«Depuis le début de son pontificat, il n'a pas caché son désir de réintégrer les adeptes de Mgr Lefebvre au sein de l'Eglise catholique. La libéralisation de la messe tridentine était d'ailleurs un préalable posé par la Fraternité Saint Pie X à l'ouverture de négociations avec Rome. Dans un communiqué publié samedi, Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité, s'est réjoui «de voir l'Eglise retrouver ainsi sa tradition liturgique», et a exprimé «sa vive gratitude» à Benoît XVI. Mais il a aussi évoqué le dernier obstacle qui empêche encore toute discussion approfondie avec Rome: la levée des excommunications qui frappent toujours la Fraternité. Cependant, le motu proprio n'est pas seulement une main tendue aux intégristes catholiques. Il exprime aussi l'attachement de Benoît XVI à la beauté de la liturgie et sa volonté de satisfaire les fidèles qui aiment l'ancien rite.» Le Temps.ch 9 juillet 2007.
Bon alors quel est les papes infaillibles, celui qui a enlevé la messe latine Jean XXIII et Paul VI ou celui qui la remise Benoît XVI? Finalement, force de constater, que l’Église reste toujours la même Église d’autrefois. Elle est irréformable et se pense la seule voie au salut. À travers ses sermons vides, la papauté n’a pas changée. On retourne à la case départ.
Ce blog est d'une consternante intolérance et haine que vous jetez à la figure de gens respectables...
RépondreSupprimerLes fachos, c'est VOUS et vos propos haineux...
En fait, quand on est pas comme vous (gaucho-homo-progresso-coco), on est taxé de facho...
C'est du grand n'importe quoi !!!
C'est vous les dictateurs et les responsables de la connerie humaine ...
Il y a de nombreuses exactitudes dans l'article du blog. Quelques unes:
RépondreSupprimer- "...les prêtres peuvent désormais célébrer la messe en langue vernaculaire, et plus en latin comme ils étaient obligés de le faire jusqu'alors..."
-> la possibilité de dire la messe en latin et dans l'ancien rite a toujours existé de puis Vatican II mais dans les faits, il y avait des pressions énormes pour que ceux qui y participaient soient ostracisés (prêtres comme fidèles). Les traditionalistes ont donc toujours été (sur ce point) dans leur bon droit.
- "La FSSPX est politiquement proche du Front National..."
-> Faux mais il y a un fond de vérité. Les conservateurs chrétiens nationalistes vont bien sûr se réfugier en masse dans les chapelles de la FSSPX mais ils sont loin d'être les seuls "représentatifs politiques". Certains, même de gauche (mais pas communistes), y vont(j'en connais qui sont même "cartés") mais évitent de s'en vanter.
-> La quasi-totalité sont pour l'avortement (dont moi) car, pour nous, c'est à chaque fois un meurtre d'enfant. Je ne vais pas argumenter mais, au moins, pour essayer de comprendre imaginez ce que nous ressentons. Alors - oui- intégristes pour sauver des vies.
-> Je ne suis pas sûr que cela soit une des raisons mais l'évacuation de Saint-Nicolas doit être ordonnée par la municipalité. Le fait qu'une certaine Mme Bernadette C. y va depuis le début n'est peut-être pas innocent.
-> Le pape n'est infaillible SEULEMENT que lorsqu'il engage son infaillibilité ce qui ne fut pas le cas lors de Vatican II (effectué sous deux papes successifs). La dernière fois, c'était Pie XII en 1950. Aucun des trois papes cités plus hauts n'est donc infaillibles. Un successeur peut donc revenir sur les erreurs de ses prédécesseurs.
Les relations entre la Fraternité Saint Pie X et l'Opus Dei sont tellement "proches" que les deux sont en guerre ouverte !!!
RépondreSupprimerLes jeunes sont tellement "maginaux" dans les paroisses de la Fraternité Saint Pie X que la moyenne d'âge des fidèles est de 28 ans...
Allez, continuez à nous délivrer des "infos" de cette qualité...
Je trouve l'article très intéressant et bien construit. Un reportage vu dernièrement sur France 2 (les infiltrés : à l'extrême droite du père) a suscité une certaine curiosité chez moi et je suis tombé par hasard sur votre blog.
RépondreSupprimerMerci pour ces précisions.