Le prénom, ce marqueur racial

À l'occasion de la sortie du dernier livre d'Éric Zemmour, Mélancolie Française, revient sur le devant de la scène une de ses marottes : les prénoms non-français. Il regrette qu'il ne soit plus obligatoire de donner à ses enfants des prénoms du dictionnaire (chrétiens, donc).

Au début, j'avais du mal à saisir, considérant qu'il s'arrêtait sur des détails sans intérêt. Et puis, finalement, notamment en regardant l'émission L'objet du scandale où il était opposé à Gérard Miller, j'ai été sensible à son argumentation sur l'assimilation.

S'il y a bien quelque chose que je déteste, c'est l'ethnocentrisme, le regroupement lié à l'ethnie. À la race, je préfère la nation, à la française. Le choix de vivre ensemble plutôt que le carcan des origines. C'est pourquoi je m'oppose grandement aux communautaristes, en particulier bretons.

La nation française a toujours fonctionné par l'assimilation des étrangers, en leur demandant de s'arracher à leur culture d'origine. Cela ne me choque pas, bien au contraire : je préfère une nation multi-ethnique à la destinée commune, qu'un amas de communautés qui s'ignorent…
J'ai vécu à Tokyo, où les Japonais vivent entre Japonais (avec une forte xénophobie), les Coréens entre Coréens, et les Occidentaux entre Occidentaux. Ce déterminisme racial, cette absence de métissage, était en total décalage avec mes repères français. Peut-être est-ce par habitude, mais je préfère la forte exogamie française à la forte endogamie nippone.

Revenons à nos moutons… à nos prénoms.
Quand un bébé français d'origine étrangère va naître, deux choix s'ouvrent à ses parents pour son prénom : un prénom français, ou un prénom reflétant ses origines (bretonne, arabe, etc.). Le plus souvent, on choisit le prénom exotique, pour perpétrer la tradition familiale… Et c'est bien normal : c'est le cœur qui parle.
Mais, sans s'en rendre compte, on enferme ainsi l'enfant à naître dans quelque chose qu'il n'a pas choisi, ses origines, dans une culture qui ne sera pas la sienne.

L'assimilation était une spécificité française, face au modèle anglo-saxon, multi-culturel, qui prétend respecter les cultures des immigrés pour mieux les cloisonner dans celles-ci et éviter le mélange.
Le résultat ? Selon un sondage international de Pew Research en 2006, les musulmans à se sentir citoyens de leur pays avant de se sentir musulmans étaient 42% en France… et 13% en Allemagne, 7% en Grande-Bretagne et 3% en Espagne.

L'assimilation doit elle passer forcément par des prénoms français ? Je ne sais pas du tout. Mais, alors qu'on dérive lentement vers le communautarisme, elle doit redevenir contraignante, forçant à préférer la nation à l'ethnie.

Commentaires

  1. Je suis a 100% d'accord avec toi Vinz. Malheureusement, peu sont capable de sortir de leur carcan idéologique afin de percevoir la finesse de l'analyse de Zemmour...

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  2. "des prénoms du dictionnaire" ? tu veux dire du calendrier je suppose ?

    jusqu'à une date historiquement récente(http://www.affection.org/prenoms/loi.html) les parents devaient choisir un prénom dans le calendrier ; mais cela a changé. Même si un prénom français facilite l'intégration, il sera difficile de revenir en arrière et de restreindre à nouveau le choix des prénoms.

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  3. En France, on peut donner plusieurs prénoms à l'enfant qui va naître. Pourquoi pas un mélange de prénoms qui reflèterait à la fois l'origine et le pays choisi ? Après, l'enfant choisit lui-même son prénom usuel.

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  4. Pourriez-vous donner quelques définitions:
    - communautarisme
    - démocratie (ne figure pas dans le texte, mais c'est quand même une notion très importante).
    - nation

    S'il vous plait, que l'on sache de quoi vous parlez exactement.

    Merci

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