Wonen in eigen streek : l'ethnicisme flamand, toujours plus !

J'ai toujours été frappé du fort décalage flamand vers la droite, en particulier chez les plus jeunes.

Qu'ils souhaitent l'autonomie, voire l'indépendance, c'est leur droit (celui des peuples à disposer d'eux-même). Mais cela se traduit malheureusement par un repli ethnique, avec un fort sentiment anti-wallon.

Dans le sud de la Belgique, en Wallonie, on parle Français. Dans le nord, en Flandre, on parle flamand (néerlandais). Et au milieu, ça se mélange ? Pas vraiment… Bruxelles est officiellement bilingue mais très majoritairement francophone (bien que flamande à l'origine).

Il n'est pas des plus faciles pour un francophone de vivre en Flandre, même en périphérie de Bruxelles.
Certaines communes de Flandre, majoritairement francophones, ont bien des facilités linguistiques au niveau administratif. Mais les Flamands ont vraiment peur que la tâche d'huile francophone autour de Bruxelles continue à s'étendre. Ils voudraient que les francophones s'y installant s'intègrent (en particulier linguistiquement), ce que ces derniers refusent (après tout, ils ne sont qu'à quelques kilomètres d'une métropole francophone).

Pour arriver à leurs fins, les Flamands utilisent la force. Déjà en 2006, les Flamands avaient adopté un code du logement controversé, le Wooncode, qui soumettait entre autres l'attribution de logements sociaux en Flandre à l'obligation d'apprendre le néerlandais.
Régulièrement, les discriminations dont sont victimes les francophones en Flandre font polémique.


Aujourd'hui, un décret adopté il y a quelques mois qui provoque un nouveau tollé.
Wonen in eigen streek : habiter dans sa région.
Pour acheter un logement en Flandre, vous devez avoir des attaches suffisantes avec la commune concernée.
Officiellement, cela a pour but de favoriser la population locale.
En pratique…
Un couple bruxellois, propriétaire d'un appartement à Saint-Idesbald (dans la commune flamande de Coxyde, côte belge, près de la frontière française) veut acheter une maison à Oostduinkerke (également sans Coxyde) ? Pas d'attaches suffisantes !
Un autre couple bruxellois, veut déménager, pour raisons professionnelles, de 3 kilomètres (!!) à Dilbeek ? Son employeur, des amis, des membres de leur famille y résident. Pas d'attaches suffisantes !
Pire encore : une francophone vivait chez son compagnon à Rhode Saint-Genèse, commune flamande jouxtant à la fois la région wallone (au sud) et la région Bruxelles-capitale (au nord) ; à leur séparation, elle souhaite acheter une maison dans la ville qu'elle habite depuis plusieurs années, et où sa fille va à la crèche ? Pas d'attaches suffisantes !

Bref, le décret Wonen in eigen streek sert en réalité à empêcher les Francophones d'acheter à Flandre.
J'étudie le cas belge depuis plusieurs années, mais je n'aurais jamais imaginé qu'on en arriverait à de telles extrémités.

On en arrive à des situations ubuesques, où les employés communaux flamands ne peuvent pas parler français, même s'ils le connaissent !
L'humoriste François Pirette en a fait une brillante démonstration à travers un canular où il se fait passer pour le consul de la Côte d'Ivoire, auprès de la commune de Dilbeek (dont j'ai parlé plus haut), où de telles consignes existent…

Commentaires

  1. Oui Pirette est excellent ; il avait fait un sketch vidéo sur le sujet : http://polluxe.wordpress.com/2007/11/26/humour-belge/

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