Le 11 septembre à la radio

Le 11 septembre 2001, j'avais commencé ma seconde année de DEUG (et j'étais donc revenu à Grenoble après les vacances chez mes parents) depuis une semaine. Je n'avais pas cours cet après-midi là.

Dans mon studio d'étudiant, il n'y avait pas de télévision, ni alors d'internet. Mon lien avec le monde extérieur, c'était la radio.
La génération actuelle des jeunes écoutent Skyrock, voire NRJ. La mienne, c'était Fun Radio. Je m'endormais à l'écoute du Starsytem de Max, je me réveillais avec Bob, Isa et Martin. Et j'écoutais Arthur en rentrant de la fac.

Après avoir rapidement déjeuné, j'étais allé faire les boutiques une heure ou deux, en centre-ville (sans doute à la Fnac). Dans le tramway me ramenant chez moi, j'ai vaguement entendu une femme parler à une amie d'un avion dans une tour, comme quoi c'est ce qui passait à la télé avant qu'elle sorte de chez elle.

Je n'y ai pas prêté d'attention particulière : un avion dans une tour, c'était sans doute un accident. Je ne savais pas que cela concernait les tours géantes du World Trade Center. Un deuxième avion s'était déjà écrasé, sur la seconde tour. Le temps d'arriver chez moi, c'était le Pentagone qui était frappé. Il n'y avait plus aucun doute qu'il s'agisse d'attentats.

Cela, je l'ignorais. Rentré tranquillement, juste à temps pour l'émission d'Arthur, j'attendais mon programme de détente.
Planetarthur commence. Arthur, le ton grave, explique que l'heure n'est malheureusement pas à la rigolade, explique les attentats au WTC et au Pentagone.

Oui, j'ai bien conscience que cela peut paraître ridicule, mais c'est par la voix d'Arthur que j'ai appris la catastrophe. Je me souviens l'avoir entendu dire que cela allait sans doute avoir des grandes conséquences dans le monde, en gros que rien ne serait plus comme avant. Sur le moment, je trouvais qu'il exagérait, qu'il dramatisait comme il savait si bien le faire, lui le producteur de Loft Story…

Il a rapidement décidé de diffuser, sur l'antenne de FUN Radio, l'édition spéciale de RTL, une radio du même groupe. J'ai finalement zappé sur France Info, pensant que la radio spécialisée serait mieux informée… mais leurs journalistes semblaient découvrir les choses dix à minutes plus tard que ceux de RTL.


Les jours suivants, j'ai continué à écouter les radios "sérieuses", j'ai vu des images de l'avion dans une tour en feu, en une des journaux, et peut-être sur internet. Mais j'ai du attendre vendredi soir, et mon retour en week-end chez mes parents, pour voir des vidéos.
Je voyais enfin concrètement, trois jours après tout le monde, ce qu'il s'était passé. Un drôle de sentiment de décalage.

À moins d'être en vacances hors de chez soi, cela ne serait plus possible aujourd'hui. Internet haut-débit, l'immédiateté de Twitter. Le streaming de BFMTV exploserait, à cause d'un trop grand nombre de connections, mais on trouverait rapidement un autre streaming où suivre l'urgence. Des vidéos seraient rapidement publiées sur YouTube.
C'est sans doute mieux. Mais les rumeurs seraient, elles aussi, très vite amplifiées. Des victimes ne seraient pas encore mortes que des dingos crieraient déjà à la conspiration, à un complot, sur les réseaux sociaux. Les injures racistes se répandraient en nombre, sur Youtube, sur Facebook, etc.

Le monde a changé.

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