Belgique : la N-VA (indépendantiste) va-t-elle gagner les législatives ?
Après une nouvelle démission du gouvernement belge en avril, le choix a été fait de convoquer des élections fédérales, pour renouveler le parlement, dimanche prochain.
Traditionnellement, les francophones y votent plutôt à gauche, et les flamands plutôt (franchement) à droite, surtout les plus jeunes.
Et les sondages en Flandre sont assez surprenants. En tête se retrouve la N-VA. Une percée étonnante pour le parti indépendantiste conservateur. Aux élections législatives précédentes, en 2007, la N-VA était l'alliée (mineure) du CD&V, le parti chrétien-démocrate ; une étude affirmait que l'éclatement du cartel laisserait sans doute le CD&V à 25% et la N-VA à 5 ou 6%
Aujourd'hui, les sondages donnent la N-VA premier parti de Flandre, à 25%, 6 points devant son ancien allié.
Comment expliquer un tel succès ?
L'unité belge n'existe plus : l'intérêt de la nation flamande passe avant.
Certes, l'indépendantisme est une position minoritaire en Flandre : la plupart des flamands préfèrent simplement l'autonomie (tant que cela fonctionne), et ne considèrent l'indépendance que comme un dernier recours.
Mais la Belgique ne fonctionne jamais, les gouvernements tombent comme des mouches. Si bien que l'hypothèse de la sécession est rendue de plus en plus crédible. C'est ainsi que se forme une cristallisation sur la N-VA. Tous les partis (sauf Groen!, les verts) perdent des électeurs à son profit. On note aussi un net recul du Vlaams Belang (extrême-droite), maintenant que les indépendantistes ont trouvé un parti plus respectable.
Le leader de la N-VA se nomme Bart De Wever. L'homme plutôt petit, à gauche de la photo.
Oui, dans sa jeunesse, il frayait avec des organismes très à droite, mais on peut accepter qu'il s'agisse du parcours d'un homme qui se cherchait politiquement, et qu'il n'est pas nécessaire de l'accabler outre mesure pour cela.
Par contre, on peut noter qu'il a recroisé Le Pen en 2007 …à l'enterrement de Karel Dillen, le fondateur du Vlaams Block (extrême-droite, prédécesseur du Belang).
Et rappeler que, quelque mois plus tard, quand le maire d'Anvers a présenté des excuses de sa ville à la communauté juive pour la collaboration pendant la guerre, le même De Wever se trouva scandalisé, parlant d'excuses "gratuites", présentant la ville comme victime avant tout, et ne pouvant s'empêcher d'assimiler la Shoah à la situation en Palestine ("si l'on doit commémorer la Shoah, l'on ne peut perdre de vue la situation des territoires palestiniens occupés où certains ont recours à des techniques qui me font penser à un passé noir, plutôt que de tirer les leçons du passé"). Avant d'expliquer que non, on n'avait rien compris à ce qu'il avait voulu dire.
Un charmant personnage, donc, la nouvelle star flamande, non ?
Et puis le seul programme de son parti, c'est l'indépendance, c'est détricoter la Belgique. La formation du gouvernement promet…
Traditionnellement, les francophones y votent plutôt à gauche, et les flamands plutôt (franchement) à droite, surtout les plus jeunes.
Et les sondages en Flandre sont assez surprenants. En tête se retrouve la N-VA. Une percée étonnante pour le parti indépendantiste conservateur. Aux élections législatives précédentes, en 2007, la N-VA était l'alliée (mineure) du CD&V, le parti chrétien-démocrate ; une étude affirmait que l'éclatement du cartel laisserait sans doute le CD&V à 25% et la N-VA à 5 ou 6%
Aujourd'hui, les sondages donnent la N-VA premier parti de Flandre, à 25%, 6 points devant son ancien allié.
Comment expliquer un tel succès ?
L'unité belge n'existe plus : l'intérêt de la nation flamande passe avant.
Certes, l'indépendantisme est une position minoritaire en Flandre : la plupart des flamands préfèrent simplement l'autonomie (tant que cela fonctionne), et ne considèrent l'indépendance que comme un dernier recours.
Mais la Belgique ne fonctionne jamais, les gouvernements tombent comme des mouches. Si bien que l'hypothèse de la sécession est rendue de plus en plus crédible. C'est ainsi que se forme une cristallisation sur la N-VA. Tous les partis (sauf Groen!, les verts) perdent des électeurs à son profit. On note aussi un net recul du Vlaams Belang (extrême-droite), maintenant que les indépendantistes ont trouvé un parti plus respectable.
Le leader de la N-VA se nomme Bart De Wever. L'homme plutôt petit, à gauche de la photo.
Oui, dans sa jeunesse, il frayait avec des organismes très à droite, mais on peut accepter qu'il s'agisse du parcours d'un homme qui se cherchait politiquement, et qu'il n'est pas nécessaire de l'accabler outre mesure pour cela.
Par contre, on peut noter qu'il a recroisé Le Pen en 2007 …à l'enterrement de Karel Dillen, le fondateur du Vlaams Block (extrême-droite, prédécesseur du Belang).
Et rappeler que, quelque mois plus tard, quand le maire d'Anvers a présenté des excuses de sa ville à la communauté juive pour la collaboration pendant la guerre, le même De Wever se trouva scandalisé, parlant d'excuses "gratuites", présentant la ville comme victime avant tout, et ne pouvant s'empêcher d'assimiler la Shoah à la situation en Palestine ("si l'on doit commémorer la Shoah, l'on ne peut perdre de vue la situation des territoires palestiniens occupés où certains ont recours à des techniques qui me font penser à un passé noir, plutôt que de tirer les leçons du passé"). Avant d'expliquer que non, on n'avait rien compris à ce qu'il avait voulu dire.
Un charmant personnage, donc, la nouvelle star flamande, non ?
Et puis le seul programme de son parti, c'est l'indépendance, c'est détricoter la Belgique. La formation du gouvernement promet…
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