Ségolène Royal, désignée par les medias
Quatre grands noms semblent se détacher pour l'investiture socialiste : Jack Lang, Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius et Ségolène Royal. Lionel Jospin aimerait également se mêler à la partie, mais seulement si on vient le chercher comme un sauveur, mais les socialistes l'ont déjà rangé dans le passé.
Jusqu'en 2005, on pensait que le rôle de candidat socialiste à la présidentielle 2007 se jouerait entre DSK et Fabius. Ce dernier était alors favori, au vu de son succès lors du référendum (il avait été le présidentiable socialiste à défendre le non, et 55% des français et 60% des sympathisants socialistes ont voté dans le même sens).
Et puis Ségolène Royal est arrivée. La nouveauté qu'elle apporte séduit les medias.
Un exemple ?
Dimanche 20 août, Ségolène Royal entre en campagne à la fête de la Rose avec un discours mitterandien.
Voici les unes des journaux nationaux publiés lundi :
Mardi 22 août, Laurent Fabius lançait officiellement sa candidature, lançant son site internet de campagne, et allant répondre aux questions d'Harry Roselmack dans le journal télévisé le plus regardé d'Europe, proposant notamment une majoration du smic de 100€ dès juillet 2007 s'il est élu.
Les seules fois où le nom de Laurent Fabius apparaîtra en une des journaux nationaux cette semaine, c'est parmi la liste des challengers de Ségolène Royal :
Pourquoi les medias parlent-ils tant de Royal et si peu de Fabius ?
N'allez pas me dire que les medias dominants considèrent Fabius comme un paria depuis qu'il a soutenu le non à la Constitution Européenne alors que 95% des medias étaient pour… Je ne vous croirai pas : je sais bien que la presse française est objective ;)
(sources couvertures : le kiosque d'imedias)
Jusqu'en 2005, on pensait que le rôle de candidat socialiste à la présidentielle 2007 se jouerait entre DSK et Fabius. Ce dernier était alors favori, au vu de son succès lors du référendum (il avait été le présidentiable socialiste à défendre le non, et 55% des français et 60% des sympathisants socialistes ont voté dans le même sens).
Et puis Ségolène Royal est arrivée. La nouveauté qu'elle apporte séduit les medias.
Un exemple ?
Dimanche 20 août, Ségolène Royal entre en campagne à la fête de la Rose avec un discours mitterandien.
Voici les unes des journaux nationaux publiés lundi :
Mardi 22 août, Laurent Fabius lançait officiellement sa candidature, lançant son site internet de campagne, et allant répondre aux questions d'Harry Roselmack dans le journal télévisé le plus regardé d'Europe, proposant notamment une majoration du smic de 100€ dès juillet 2007 s'il est élu.
Les seules fois où le nom de Laurent Fabius apparaîtra en une des journaux nationaux cette semaine, c'est parmi la liste des challengers de Ségolène Royal :
Pourquoi les medias parlent-ils tant de Royal et si peu de Fabius ?
N'allez pas me dire que les medias dominants considèrent Fabius comme un paria depuis qu'il a soutenu le non à la Constitution Européenne alors que 95% des medias étaient pour… Je ne vous croirai pas : je sais bien que la presse française est objective ;)
(sources couvertures : le kiosque d'imedias)
Oui, les médias français, dans leur souci d'objectivité (paraît-il) et dans leur réactivité, en sont déjà au deuxième tour, alors même que les grands partis (PS et UMP) n'ont pas encore officiellement désigné leur candidat. Résultat : on a l'impression de n'y entendre parler que de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy, alors même qu'on dénombre déjà quelques 22 candidats...
RépondreSupprimerDonc, Fabius n'est qu'un concurrent déjà malheureux de Ségolène Royal. Idem pour Strauss-Kahn, qui paraît encore plus absent des ondes. Jospin a droit a un traitement de faveur, dans la mesure où ses interventions sont relayées par la télévision, mais il y apparaît comme un pantin pathétique. À droite, c'est pareil : personne ne semble contester la légitimité de Sarkozy, ni vouloir se présenter face à lui ou parallèlement à lui. Ni Dupont-Aignan ni même Bayrou ne sont pris au sérieux. De Villiers aura plus de chance : il passe pour un amuseur.
Tout cela donne l'impression que les médias, du moins audiovisuels (la base de l'information de la plupart de nos concitoyens) nous confisquent le débat présidentiel en niant la diversité des candidatures. Cette impression est encore renforcée par le fait que des deux candidats admis, on ne nous présente que l'aspect spectaculaire (au sens étymologique du terme), au détriment de tout contenu intellectuel. Comme si le choix, en mai prochain dans l'isoloir, devait se faire en fonction de l'orchestration du show médiatique de chacun, plutôt qu'en fonction de leurs projets de gouvernement.
Et l'on ne parle surtout pas de choix de société, alors que de ce point de vue, choisir entre Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy ou certains autres candidats, ce n'est pas anodin ! Les positions de l'une ou de l'autre, ou des autres, diffèrent profondément sur des questions aussi fondamentales que la laïcité (réforme ou non de la loi de 1905), la sûreté publique (le spectacle du tout répressif ou une combinaison plus ou moins équilibrée entre répression, prévention et éducation), ou l'économie (le libéralisme ou une « économie sociale de marché »)... J'arrête là l'énumération, de même que j'ai limité aux deux candidats les plus connus les exemples cités entre parenthèse, pour ne pas alourdir inutilement ce commentaire. Je voulais simplement dire à quel niveau le débat devrait se situer, si l’on voulait avoir de bonnes pratiques démocratiques.
Mais les bonnes pratiques démocratiques sont-elles bonnes pour l’audimat ? Beaucoup, dans les médias audiovisuels semblent croire que non. Or, les radios et les télévisions subissent la dictature de l’audimat, qui comme son nom l’indique est hostile à la démocratie.
Les médias décident en fonction des sondages !
RépondreSupprimerLa bonne question est : les instituts sont-ils objectifs ?
Moi je dis oui, mais ils se trompent tout le temps !!!
Voire Jospin, Balldur, Le Pen
[Oh cette tête du premier de la classe de chez Ipsos (je crois !) disant apres le 21 avril : "nos sondages etaient justes, ce sont les électeurs qui ont bougé !"
Il a raison bien sûr. Mais les médias ignorent toujours cette règle : les sondages sont valables le jour même de la question, au maximum !!! :-)))
En ce qui concerne les sondages électoraux, faits sur 1000 personnes environ, on considère qu'il y a une marge d'erreur de 3%, et les scores étaient dans la marge d'erreur.
RépondreSupprimerEt puis, on ne peut pas dire que les sondages ne nous avaient pas avertis : je me souviendrai toujours que le matin du 21 avril, en entendant à la radio quelqu'un qui analysait les sondages en disant qu'avec les marges d'erreur, il était possible que Le Pen soit au second tour, que j'ai rit un peu et dit à ma mère "oui c'est possible mais c'est quand même très très peu probable".
Depuis j'évite de trop pronostiquer les résultats des élections ;)
Salut Vinz : perso, j'étais à Frangy et à la Rochelle. De une, Ségolène s'en sort grandie puisqu'elle a évité tous les pièges tendu par Jean-Christophe-DSK-C-est-Le-Meilleur Cambadélis. Elle n'a jamais refusé le débat, pour la simple et bonne raison qu'il n'était pas prévu, ni avec la salle lors de son discours d'ouverture, ni avec le MJS (où la salle était truffée de jeunes strauss-kahnien, histoire de la mettre en porte-à -faux). Manque de bol pour les lilliputiens de la politique socialiste, la ROyal est trop fine et trop bien conseillée pour se faire berner par un Strauss-Kahn hautain et son équipe d'incompétents notoires. En ce qui concerne Fabius, il a été bien moins à la hauteur de ce qu'on pouvait attendre de lui. Il est même sorti de son intervention avec les larmes aux yeux, ayant évoqué son passé mitterrandien et sans doute touché de voir cet héritage lui être "volé" par Royal.
RépondreSupprimerEnfin, je précise que je ne soutiens pas Ségolène, puisque je je reste persuadé que son ex-compagnon à autant de chances qu'elle même si aujourd'hui, il semble moins bankable. N'oublions jamais que les militants sont légitimistes (on l'a vu lors du référendum sur le TCE où le parti a majoritairement voté pour, à l'inverse des Français), et que sous ses dehors bonhommes, il est beaucoup moins crétin qu'on voudrait le faire croire : il tient quand même la baraque depuis dix ans !Quant aux sondages, ils ne sont jamais très loin de la réalité (deux semaines avant le 21 avril, on savait déjà à l'Atelier que çà allait mal se passer).
A propos de Royal à la Rochelle... Moi j'ai suivi ça que dans les journaux, et j'ai surtout vu son interview à France 2 où elle ne répondait pas aux questions...
RépondreSupprimerLe principal problème de Royal, c'est qu'elle est plutôt mauvaise en débat. Je me souviens encore du débat sur le TCE où elle avait expliqué qu'il fallait voter oui pour pas qu'elle soit obligée de privatiser les cantines scolaires de sa région.
Pour le moment, elle refuse le débat avec les MJS, et refusera le débat avec les autres candidats socialistes s'il s'agit de parler des sujets qui fâchent. Personnellement, c'est pas du tout la conception que j'ai de la politique.
Par contre, je partage totalement ton avis sur le talent de Hollande.
Sur le côté "légitimiste" du parti, c'est intéressant. Ca fera vite défaut à Royal. Jospin contre elle, ça lui fera du tort. Et elle a le désavantage de ne pas avoir de courant, de ne pas avoir de ligne claire. Fabius est à la ramasse dans les sondages, mais le fait qu'il soit ancier premier ministre, ancien président de l'Assemblée, ancien premier secrétaire, va sans doute ramener peu à peu les militants à lui.
Faut pas oublier que beaucoup de militants socialistes soutiennent Royal parce qu'ils pensent qu'elle seule peut l'emporter (des gens qui disent "moi je suis plutôt Fabius (ou DSK), mais seule Royal peut l'emporter, alors..."). Mais, si jamais sa côte commence à s'effriter, les militants la verront moins comme incontournables et retourneront vers leur candidat de base. Royal a donc intérêt à être exemplaire dans les semaines à venir.
Il suffit de voir qui tient la presse française (des grands patrons fans de Sarko) pour comprendre une chose: la droite veut Royal en face de Sarko au second tour car elle sait bien que:
RépondreSupprimer1) Royal ne pourra pas éviter le débat avec Sarko comme elle le fait avec les autres candidats PS et qu elle se fera plier faute de ne pas avoir assez travaillé son argumentaire (ou alors elle le cache très bien)
2) Elle ne pourra jamais faire l union de la gauche au second tour et même sans cela les reports de voix sur sa candidature seront quasi nuls à gauche. et je vois mal les sympathisants de droite voter Ségolène almors que leur candidat est à une marche de l Elysée.
Le réveil va être très difficle pour le PS...et la gauche
Titou> je pense exactement la même chose que toi ;)
RépondreSupprimerRoyal se ferait exploser par Sarkozy lors du débat.
Vinz > de une, je suis bien loin de voter Ségolène en novembre, et pas seulement parce que j'ai fait partie du staff d'un de ses challengers. Il se trouve que ses universités d'été ont été faites pour lui tailler un costard. Elle n'a pas refusé le débat avec le MJS (je te signale au passage que cette pseudo orga de jeunesse est phagocytée par .... nouvelle gauche, alias "les djeuns qui montent du NPS", NPS d'ailleurs reformé cet été autour de Royal). Elle a tout simplement refusé de rentrer dans le jeux des jeunes strauss-kahniens, venus là pour casser de la ségo, rien de moins. Mais rien de plus non plus, faut pas pousser.
RépondreSupprimerde deux, qui tient le Parti ? L'appareil ? Les fédés ? Les régions ? les jeunes ? ni DSK, ni Fabius (je ne parle même pas de Lang ou de Jospin, çà serait les ridiculiser), malgré les tentatives foireuses du 1er et le retour en grâce du second. Non, c'est Rebsamen, c'est Peillon, c'est Montebourg, c'est Dray, c'est Ségo et son François. Dsk a qui ? Georges Frêche, le facho même pas rigolo de Montpellier. Joli soutien, non ? Comme je l'ai déjà écrit, oui, et encore oui, le PS est légitimiste, c'est endogène à la structure militante, et d'autant plus aujourd'hui qu'ils sont tous parvenus à mettre un joyeux bordel. Il n'y a guère que les fiefs locaux des éléphants pour donner l'illusion qu'il y a du débat. Personne n'a tiré les leçons du 21 avril, à part les zozos cités plus haut. Ils veulent que çà bouge, et çà bougera. Ne sous-estimez pas la chabichotte poitevine : elle a les mecs, les idées, les réseaux, les contacts et l'appareil pour elle (c'est la seule à s'être réellement prononcé pour le retrait de la loi DADVSI et la promulgation de la licence globale si elle est élue. Je ne compte pas Fabius, ce sont ses conseillers qui l'ont poussé à le faire). Pour le cas où elle se prendrait les pieds dans le tapis, il y aura toujours Hollande pour se porter à la rescousse (hollande qui est d'ailleurs le seul à moucher DSK en Bureau National sur les questions économiques sans que l'autre ne bronche).
Bref, prenons appui sur le dernier congrès du Mans : fabius 22%, dsk = on ne sait pas car cette buse n'a jamais eu le cran d'incarner le renouveau en allant jusqu'à la motion (et après, on me dit que ce type est légitime ?!), Nps = 25 %, rallié à Royal cet été. Le calcul est simple, non ?
Pour la suite, qu'elle n'ai pas voulu faire le jeu des éléphants qui voulaient la dégommer, c'est une chose. Qu'elle ne fasse pas le poids face à Sarko (si tant est que çà ne soit pas Juppé, parce que çà peut aussi arriver)est à l'heure actuelle une quasi certitude. Mais elle a le temps de s'améliorer face à l'agité du bocal sécuritaire. Et même si je suis verte à l'idée que çà soit elle qui nous représente, si c'est elle qui peut faire voter les Français pour nous, et bien je n'aurais pas d'états d'âme. On ne va pas se payer encore 10 ans de sarko-attitude sous prétexte que ces messieurs les Eléphants ont leurs nerfs.
Tu sais... je n'ai jamais été au PS, donc je suis peut-être un peu naïf, mais j'ai du mal à voir le MJS comme un traquenard... Il a l'air sympa, le président du MJS, quoi.
RépondreSupprimerSur DADVSI... Faut sans doute s'y opposer, mais bon. J'attendrais plutôt de savoir comment elle compte résoudre les problèmes de chômage, de pouvoir d'achat, delogement. Ca m'intéresse plus que DADVSI ou le mariage gay, quoi...
Sur les prévisions de vote... le NPS est rallié à Royal, mais y a une partie de "Rénover maintenant" qui soutient Fabius. Après, on peut essayer de faire des additions, et tout...
Mais ça serait seulement représentatif des 135 000 adhérents de 2005. Il paraît qu'avec ses adhésions bradées, le PS a dépassé les 200 000 adhérents. Ca fait 50% d'adhérents en plus, c'est pas rien, qui sont plus urbains, plus diplômés...
(en passant, moi qui suis fils d'ouvrier et petit-fils d'agriculteur, ça m'a fait un peu mal de voir le PS se réjouir autant du profil plus urbain, plus "classe moyenne" de ses nouveaux adhérents).
Si Royal est désignée, je souhaite qu'elle soit élue... Mais pour l'instant j'ai du mal à y croire...
Vinz > le positionnement sur la DADVSI ou le mariage gay est un excellent signe de la maturité politique d'un candidat : est-il à l'écoute ? progressiste ? concerné ? garde-t-il les yeux ouverts ?
RépondreSupprimerEvidemment que les sujets tels que le chômage ou le pouvoir d'achat sont promordiaux. Mais étant donné que les propositions du PS sur ce sujet ont été rédigées de manière collégiale, ce n'est pas ce qui va faire la différence entre les candidats puisque, de fait, ils disent tous la même chose. Par contre, l'impératif écologique, oui.
Bah… pas besoin d'être pour le mariage gay pour être progressiste…
RépondreSupprimerMoi, si Ségolène se mobilise contre DADVSI je trouve ça bien (même si je suis contre la licence globale), mais pour moi ça pèse pas lourd face à tous les reproches qu'on peut lui faire niveau laïcité.
En tout cas c'est vrai qu'il y a des choses qui devraient faire partie d'un programme de gauche et qui sont trop oubliées : l'écologie, la laïcité. T'as raison de parler d'un "impératif écologique".