Houellebecq et Dantec - La réaction comme argument de vente
Ces derniers jours, j'ai fait une overdose de Houellebecq. Houellebecq de partout depuis début août, avant même que les journalistes aient reçu son nouveau bouquin, La tentation d'une île.
On est presque sûr qu'il aura le Goncourt, qu'il ne mérite pas, tout ça parce qu'on a oublié de lui donner l'année des Particules Elementaires, alors que cette année-là, il le méritait vraiment.
Pourtant j'ai une certaine sympathie naturelle pour Houellebecq, ne serait-ce que parce que le personnage est assez provocateur, et que je partage totalement son avis sur l'islam ("La religion la plus con, c'est quand même l'islam" dans un entretien à Lire en 2001). Mais la manège qu'a orchestré sa nouvelle maison d'édition (son transfert de Flammarion vers Fayard ayant été accompagné d'un contrat d'un million et demi d'euros) autour de ce livre est pathéthique.
Cherchant à réutiliser ce qui avait marché pour Plateforme (l'amalgame entre le "héros" raciste du roman de Houellebecq et les déclarations de l'écrivain sur l'islam), Fayard s'est organisé pour faire fuiter les pires provocations de Houellebecq. Sauf que les lecteurs sentent très facilement quand on les prend pour des cons, ils n'aiment pas les si grosses ficelles. Par contre la promo d'enfer a certainement permis à Houellebecq un public encore plus large qu'avant : c'est LE livre dont tout le monde parle.
C'est toujours mieux que les gens se jettent sur Houellebecq que sur Coehlo, mais quand même... C'est la triste preuve que l'édition est devenue une industrie comme les autres, et que, comme pour les disques, une promotion écrasante suffit presque à faire d'un bouquin un best-seller.
Un autre écrivain qu'on voit beaucoup en ce moment, c'est Maurice G. Dantec., qui sort Cosmos incorporated. Il paraît qu'il est un excellent auteur de polar. Mathieu Kassovitz travaille d'ailleurs actuellement (et depuis au moins 2 ans) à l'adaptation cinématographique de son livre Babylon Babies (avec un budget très très conséquent maintenant que Kasso s'est fait connaître aux Etats-Unis).
Mais Dantec est peut-être davantage connu du grand public pour ses déclarations réactionnaires que pour ses bouquins. En effet, même Houellebecq paraît modéré par rapport à Dantec. Faut dire qu'il a quitté la France et s'est installé au Canada... pour fuire ce qu'il appelle l'Eurabie, une Europe devenue arabe. En effet, comme l'italienne Orianna Fallaci, Dantec est malheureusement passé d'une critique de l'islam tout à fait légitime à des propos qu'on peut qualifier de racistes, alors qu'il est à la base anti-raciste. Les courriers qu'il échangera avec le Bloc Identitaire en 2004 n'arrangereront rien à l'affaire...
Mais bon, on croyait Dantec en dehors du système de promotion. Faut dire que Beigbeder, convaincu du talent énorme de Dantec, voulait absolument le faire signer chez Flammarion, mais y a renoncé au vu des risques de procès que présentait le brulôt American Black Box. Albin Michel fut moins frileux, faisant signer Dantec mais éditant d'abord Cosmos Inc..
C'est pour cela qu'il fût surprenant de retrouver Dantec sur le plateau de Tout le Monde en Parle samedi dernier. Cédant aux sirènes de la célébrité pour promouvoir son livre... Et se faisant piéger comme un bleu par Ardisson. Qui avait invité Malek Chebel pour qu'il réplique aux propos de Dantec sur l'islam, sans l'en avertir. Et en effectuant en montage où Dantec a l'air un peu sans voix face à Chebel.
Subsiteront tout de même une comparaison que j'ai trouvé très pertinente entre le national-socialisme, le communisme et l'islam : toutes trois sont des des doctrines qui promette le bonheur mais qui n'ont jamais pu être mises en oeuvre que par le totalitarisme...
Enfin, malgré tout ce qu'on peut reprocher à Dantec, il paraît que ses bouquins sont très bien écrits. Personnellement, je pense qu'il faut juger une œuvre seulement sur ses qualités intrinsèques : je suis philosémite et je considère pourtant que Louis-Ferdinand Céline, qui fut un fou antisémite, est aussi l'auteur du meilleur roman du XXème siècle (Voyage au bout de la nuit).
Mais dans le cas de Dantec, comme dans celui de Houellebecq, j'ai l'impression que leurs déclarations fracassantes sont surtout de la simple provoc destinée à faire parler d'eux et à leur faire vendre plus de livres...
On est presque sûr qu'il aura le Goncourt, qu'il ne mérite pas, tout ça parce qu'on a oublié de lui donner l'année des Particules Elementaires, alors que cette année-là, il le méritait vraiment.
Pourtant j'ai une certaine sympathie naturelle pour Houellebecq, ne serait-ce que parce que le personnage est assez provocateur, et que je partage totalement son avis sur l'islam ("La religion la plus con, c'est quand même l'islam" dans un entretien à Lire en 2001). Mais la manège qu'a orchestré sa nouvelle maison d'édition (son transfert de Flammarion vers Fayard ayant été accompagné d'un contrat d'un million et demi d'euros) autour de ce livre est pathéthique.
Cherchant à réutiliser ce qui avait marché pour Plateforme (l'amalgame entre le "héros" raciste du roman de Houellebecq et les déclarations de l'écrivain sur l'islam), Fayard s'est organisé pour faire fuiter les pires provocations de Houellebecq. Sauf que les lecteurs sentent très facilement quand on les prend pour des cons, ils n'aiment pas les si grosses ficelles. Par contre la promo d'enfer a certainement permis à Houellebecq un public encore plus large qu'avant : c'est LE livre dont tout le monde parle.
C'est toujours mieux que les gens se jettent sur Houellebecq que sur Coehlo, mais quand même... C'est la triste preuve que l'édition est devenue une industrie comme les autres, et que, comme pour les disques, une promotion écrasante suffit presque à faire d'un bouquin un best-seller.
Un autre écrivain qu'on voit beaucoup en ce moment, c'est Maurice G. Dantec., qui sort Cosmos incorporated. Il paraît qu'il est un excellent auteur de polar. Mathieu Kassovitz travaille d'ailleurs actuellement (et depuis au moins 2 ans) à l'adaptation cinématographique de son livre Babylon Babies (avec un budget très très conséquent maintenant que Kasso s'est fait connaître aux Etats-Unis).
Mais Dantec est peut-être davantage connu du grand public pour ses déclarations réactionnaires que pour ses bouquins. En effet, même Houellebecq paraît modéré par rapport à Dantec. Faut dire qu'il a quitté la France et s'est installé au Canada... pour fuire ce qu'il appelle l'Eurabie, une Europe devenue arabe. En effet, comme l'italienne Orianna Fallaci, Dantec est malheureusement passé d'une critique de l'islam tout à fait légitime à des propos qu'on peut qualifier de racistes, alors qu'il est à la base anti-raciste. Les courriers qu'il échangera avec le Bloc Identitaire en 2004 n'arrangereront rien à l'affaire...
Mais bon, on croyait Dantec en dehors du système de promotion. Faut dire que Beigbeder, convaincu du talent énorme de Dantec, voulait absolument le faire signer chez Flammarion, mais y a renoncé au vu des risques de procès que présentait le brulôt American Black Box. Albin Michel fut moins frileux, faisant signer Dantec mais éditant d'abord Cosmos Inc..
C'est pour cela qu'il fût surprenant de retrouver Dantec sur le plateau de Tout le Monde en Parle samedi dernier. Cédant aux sirènes de la célébrité pour promouvoir son livre... Et se faisant piéger comme un bleu par Ardisson. Qui avait invité Malek Chebel pour qu'il réplique aux propos de Dantec sur l'islam, sans l'en avertir. Et en effectuant en montage où Dantec a l'air un peu sans voix face à Chebel.
Subsiteront tout de même une comparaison que j'ai trouvé très pertinente entre le national-socialisme, le communisme et l'islam : toutes trois sont des des doctrines qui promette le bonheur mais qui n'ont jamais pu être mises en oeuvre que par le totalitarisme...
Enfin, malgré tout ce qu'on peut reprocher à Dantec, il paraît que ses bouquins sont très bien écrits. Personnellement, je pense qu'il faut juger une œuvre seulement sur ses qualités intrinsèques : je suis philosémite et je considère pourtant que Louis-Ferdinand Céline, qui fut un fou antisémite, est aussi l'auteur du meilleur roman du XXème siècle (Voyage au bout de la nuit).
Mais dans le cas de Dantec, comme dans celui de Houellebecq, j'ai l'impression que leurs déclarations fracassantes sont surtout de la simple provoc destinée à faire parler d'eux et à leur faire vendre plus de livres...
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