Maljournalisme : les JT français et la Suisse anti-minarets
Dans les JT français, on ne parle jamais de la Suisse. Sauf pour parler de tous les évadés fiscaux qui y cachent leur argent.
Aujourd'hui, la Suisse a voté majoritairement OUI au l'initiative anti-minarets, impulsée majoritairement par l'UDC (droite nationaliste), le premier parti de Suisse.
Reportage du 20h de France 2, à Genève : on nous explique que la population a "laissé s'exprimer ses peurs". Seuls responsables politiques interviewés :
Je sais qu'il est compliqué de faire une présentation simple des faits en 2 minutes… mais je suis exaspéré par les simplifications plus qu'abusives. D'un côté, l'UDC présentée, non sans raisons (même si l'assimilation à l'extrême-droite est vraiment excessive), comme incitant à l'intolérance. De l'autre, ceux qui, en comparaison, paraissent forcément comme les gentils : les islamistes.
Pourtant, anti-musulmans et islamistes ne sont que les deux facettes d'une même intolérance.
Dans le camp du NON à l'initiative, il y avait les autres partis, de l'extrême-gauche à la droite libérale. Ce sont eux qui sont les vraies forces politiques s'opposant à l'UDC. Ils ont été ignorés superbement par les medias français…
En quoi la réaction d'un responsable socialiste ou radical suisse avait-elle moins sa place que les autres dans tous ces reportages ?
Aujourd'hui, la Suisse a voté majoritairement OUI au l'initiative anti-minarets, impulsée majoritairement par l'UDC (droite nationaliste), le premier parti de Suisse.
Reportage du 20h de France 2, à Genève : on nous explique que la population a "laissé s'exprimer ses peurs". Seuls responsables politiques interviewés :
- pour le OUI : Pardo Soli, président de l'UDC Genève (alors même que le OUI à l'initiative atteind à peine les 40% dans le canton de Genève).
- pour le non : Lucia Dahlab (voilée), et Hafid Ouardiri : deux des principaux acteurs de l'islam politique suisse.
- pour le OUI : Walter Wobmann (UDC)
- pour le NON : Taner Hatipoglu, président de la fédération des organisations islamiques de Zurich, parlant de "haine anti-islamique"
- pour le OUI : Ulrich Schlüer (UDC), un des initiateurs du référendum anti-minarets.
- pour le NON : la même réaction de Taner Hatipoglu.
Je sais qu'il est compliqué de faire une présentation simple des faits en 2 minutes… mais je suis exaspéré par les simplifications plus qu'abusives. D'un côté, l'UDC présentée, non sans raisons (même si l'assimilation à l'extrême-droite est vraiment excessive), comme incitant à l'intolérance. De l'autre, ceux qui, en comparaison, paraissent forcément comme les gentils : les islamistes.
Pourtant, anti-musulmans et islamistes ne sont que les deux facettes d'une même intolérance.
Dans le camp du NON à l'initiative, il y avait les autres partis, de l'extrême-gauche à la droite libérale. Ce sont eux qui sont les vraies forces politiques s'opposant à l'UDC. Ils ont été ignorés superbement par les medias français…
En quoi la réaction d'un responsable socialiste ou radical suisse avait-elle moins sa place que les autres dans tous ces reportages ?
Moi je me demande en revanche pourquoi cette question des minarets fait débat chez nous.
RépondreSupprimerLes français sont-ils réellement inquiets des résultats de ce vote suisse ? Ou est-ce encore un prétexte pour mettre au centre du débat les musulmans ?
Pour moi, c'est une grosse manip des médias. Une façon de stigmatiser la communauté musulmane sans avoir l'air d'y toucher... ils ne font que rapporter ce qui se passe là-bas. Et rien d'autre, évidemment. En attendant, les musulmans de France n'ont rien demandé... Ils ont les mêmes préoccupations que les français. Ça, je crois que ça échappe complètement aux journalistes ET aux politiques qui voient les musulmans comme des élément d'extranéité sur le sol français.
Et quel joli piège qu'on leur tend, aux musulmans : soit, ils prennent part au débat et là (et comme toujours) on leur intimera l'ordre d'avoir une position claire (et quelque que soit leurs positions, ce qu'on veut, c'est voir le combat de coq qu'ils se livreront entre eux, ça fait de belles émissions télé, et ça permet de maintenir l'idée que les musulmans sont définitivement trop différents des français) ; soit, les musulmans gardent le silence parce qu'ils en ont marre d'être au coeur des polémiques à chaque fois, et là, absents du débat, on continuera à parler d'eux comme s'ils étaient une réalité abstraite, qui ne s'exprime pas aux élections. Là, encore le grand fantasme que les musulmans de France n'ont pas leur carte d'électeur. Le traitement qui leur est infligé est le même qu'il y a 30 ans, comme si rien n'avait évolué depuis. C'est juste hallucinant.
On se demande quel parti politique profite de ces débats, et surtout, pour qui roulent nos médias ?
Faut vraiment arrêter de voir la "stigmatisation de la communauté musulmane" partout.
RépondreSupprimerMoi je vois plein de médias qui n'avaient jamais parlé de la Suisse, et qui depuis hier crient au fascisme de ces affreux Suisses. Voilà pourquoi on en parle : parce que les medias aiment trouver des mauvais gens à montrer du doigt.
Non, mais franchement… écoutez les télés/radios le jour de début du Ramadan, vous verrez si les medias parlent mal de l'islam et des musulmans.
Donnez-moi des exemples où on parle mal des musulmans, en relation avec leur culte religieux.
Pour le reste, c'est simple. En France, on n'est pas un pays communautaire : on ne fait rien "pour les musulmans" comme on ne fait rien "pour les juifs", "pour les chrétiens", pour les boudhistes", etc.
Un exemple : les médias ont très rapidement relayé l'info quand des femmes de confession musulmane ont demandé des horaires aménagées spécialement pour elles ; or, dans certaines communes des horaires aménagées existent depuis longtemps pour les femmes juives et cela n'a jamais suscité aucun émoi dans les médias. De même, on a vu des reportages consacrés aux gérants de supermarchés de quartiers populaires (généralement dans des cités peuplés à 80% de musulmans)qui refusaient de commercialiser du porc ou de l'alcool. Ce type de reportage passe très bien à la télé. Perso, j'habite un quartier populaire, et je suis obligée de faire plusieurs kilomètres pour acheter de la vraie baguette artisanale, ou si je veux acheter des produits bio ! Eh oui, c'est ça la vie dans un quartier populaire, les commerçants s'adaptent à leur population. Moi je préférerais voir plus souvent des reportages sur la discrimination territoriale dans certains quartiers(le manque de services publics, le manque de distributeurs de billets, de transports, etc).
RépondreSupprimerConcernant la Suisse, on ne parle justement jamais de ce pays dans les médias, mais il suffit qu'il vote l'interdiction des minarets pour que cela fasse la une. On a l'impression que la Suisse a commis une atteinte majeure aux Droits de l'Homme.
De même, vous savez très bien qu'on prend moins de pincettes avec les musulmans qu'avec les juifs. On essaie de nous faire croire que le communautarisme n'existe pas, mais c'est un mensonge. Faut pas se voiler la face, voyons. Que sont les associations de quartier ou religieuses, les lobbys communautaires ? Et l'acceptation de la non-mixité sociale, la relégation sociales existe et cela crée du communautarisme.
Pensez-vous que le maire du XIIIè oserait critiquer le gouvernement chinois aussi facilement que ne le ferait le maire de la Motte-Beuvron ?
Donc, je vous rassure, pour des raisons électorales on fait beaucoup de choses pour les diverses communautés... et on peut faire beaucoup de choses contre d'autres communautés quand ça plaît à la majorité et que le prix à payer est moindre, puisque se faire traiter d'islamophobe n'est pas infamant.(Un directeur de rédaction s'est même vanté de l'être, islamophobe).
Il est vrai que pour avoir de l'info intelligente, il faut savoir faire le tri, mais justement
ce n'est pas à la portée de tout le monde. Et les médias populaires et populistes ont désormais trop de pouvoirs.
Oui enfin, la France est un pays communautaire quand ça l'arrange...
RépondreSupprimerAvant l'indépendance de l'Algérie, les régiments de spahis et tirailleurs algériens avaient un croissant comme emblème. Et leurs officiers venus de Métropole, qu'ils soient chrétiens ou juifs ou agnostiques, portaient donc ce symbole religieux sur leur képi de l'armée française. La république a bien su s'en accommoder quand ça l'arrangeait pour manipuler les populations locales.
@Patrice
RépondreSupprimeroui mais bon, les colonies, c'est encore un autre problème.
@Houda
C'est toujours la même chose : les journalistes aiment raconter des histoires, des trucs qui accrochent, tout ça.
Mais c'est vraiment par recherche d'audience, de sensationnel… En gros, pour prendre l'exemple de 2002, TF1 ne surfait pas sur l'insécurité pour favoriser la droite, TF1 surfait sur l'insécurité parce que ça attirait l'audience (et donc les recettes publicitaires).
Après, pour le reste, oui je suis globalement d'accord.
En effet, y a des cas pratiques de communautarisme électoral. Mais ça contredit les valeurs républicaines.
Mais, franchement, je ne trouve pas qu'il y ait un traitement "raciste" dans les journaux qui stigmatiseraient telle ou telle communauté…
perso je veux pas de ca dans ma rue!
RépondreSupprimerhttp://www.dailymotion.com/video/xbj64y_islamisation-des-rues-de-paris-vide_news