CPE - Blocage et mobilisation : réponses

Argument anti-blocage :
Les votes en AG sont illégitimes, il n'y a qu'une minorité d'étudiants qui votent.
Réponse :
Je vais ici considérer un cas que je connais bien, celui du campus de Grenoble.
Depuis des années, la participation aux élections étudiantes du CROUS se situe aux alentours de 10%, et personne n'a jamais remis en cause leur légitimité. Mardi dernier, le vote à l'AG des étudiants de Grenoble a réuni presque 6 000 votants, sans doute plus de 10% des étudiants grenoblois. Elle est tout aussi légitime que les élections étudiantes, voire plus.
D'ailleurs, la FAGE et l'UNI, syndicats anti-blocage, ne semblent nullement dérangés par la participation d'à peine 4% aux élections au CROUS qui viennent d'avoir lieu en plein blocage, et qui étaient boycottées (selon moi à raison) par le principal syndicat étudiant, l'UNEF, et claironnent leur "succès" (ils doublent leur proportion, mais ils n'ont en réalité fait que mobiliser autant de votants que d'habitude dans un scrutin avec deux fois moins de votants au total). N'y a-t-il pas contradiction dans leur raisonnement ?


Argument anti-manifs :
Vouloir obtenir dans la rue le retrait d'un texte voté par des parlementaires élus par le peuple, c'est refuser la démocratie.
Réponse :
Tout d'abord, quiconque connaît un minimum la politique sait que, quand les députés votent, ils votent comme le reste de leur groupe, même s'ils pensent le contraire. C'est ainsi que certains députés UMP viennent dire à la télé qu'en fait, il faudrait aménager le texte, motiver les licenciements, alors qu'ils ont voté contre tous les amendements allant dans ce sens. Et quand la gauche a voulu provoquer un vrai débat, Villepin a employé le 49-3. Donc, on ne peut pas dire que l'examen du texte à l'assemblée fut un exemple de réflexion et de démocratie.
Cet argument est clairement avancé par la droite. C'est la droite qui dit qu'on ne peut contester dans la rue ce qui a été voté ("c'est pas la rue qui gouverne" disait Raffarin). Pourtant, qu'a fait la droite en 1984 pour défendre l'école privée face au projet du ministre socialiste Savary ? Elle est allée dans la rue, manifester. Qu'a fait la droite quand le gouvernement Jospin a voté les 35 heures ? Elle a incité clairement les entreprises à désobésir à la loi, à rester aux 39 heures...
Et c'est elle qui vient donner aujourd'hui des leçons de respect des décisions prises par les gouvernement ?

PS : j'en profite pour donner un lien vers un forum anti-cpe grenoblois :
http://grenobleanticpe.superforum.fr/index.htm

Commentaires

  1. Très succint comme liste. Seraient-ce les seuls arguments que tu ais entendu?
    Le fait qu'un blocus ait été voté (passons sur le caractère peu démocratique de nombreux votes dans les universités françaises), ne fait pas d'une décision une décision démocratique. Personnellement, et cela n'engage que moi, je ne trouve pas le fait de bloquer le passage dans un lieu public démocratique. Le fait que cela ait été voté n'y change rien. Si la majorité votait pour l'éxclusion d'un étudiant pour cause de religion ou d'origine, serait-ce pour autant démocratique? Sans doute tu diras que ça n'a rien avoir. Alors, je te devance: certains droits sont immuables. Par exemple le droit à être traité de façon égale quelle que soit sa couleur ou sa croyance. J'en vois un autre: le droit de se déplacer librement dans un espace public.

    RépondreSupprimer
  2. Salut, je voulais simplement dire que j'adhérais aux propos de jez et que je trouve cela inadmissible le fait d'empêcher des étudiants qui veulent travailler de le faire librement ! Est ce que les pro-blocus pensent à tout ceux qui doivent travailler dur pour payer leurs études et qui ne peuvent pas se permettre de perdre une année, à l'inverse d'autres qui ont leurs parents derrière eux...

    RépondreSupprimer
  3. Petite précision qui peut être utile : le VinZ du dessus n'est qu'un homonyme ;)

    RépondreSupprimer
  4. Je me demande si tu as jamais été étudiant pour écrire ce billet; il suffit d'avoir assisté UNE fois à un vote (bien entendu organisé par l'UNEF, ce sont TOUJOURS EUX qui organisent)
    Méthodes purement staliniennes, intimidation...Démocratie? Quelle rigolade!

    Le projet de 84? Simplement asséner LE coup mortel, définitif à certaine classe sociale haïe par la gauche pour l'empêcher de se "reproduire". Lui interdire le choix de l'éducation de ses enfants. Démocratie?
    Mitterand, ancien élève de l'école Saint Paul à Angoulême a reculé.

    Ce n'est pas uniquement le CPE qui est attaqué dans la rue; il est devenu le symbole des peurs collectives, mondialisation, libéralisme, précarité...
    Et combien de manifestants sont réellement concernés?

    La droite n'a jamais donné consigne de ne pas respecter la loi sur les 35 heures, contrairement à Ségolène Royal qui veut boycotter les entreprises qui appliqueraient la loi. La Présidente de région qui se mettrait hors la loi; incroyable, non?

    Et ce sont peut-être les cheminots de droite, les conducteurs RATP de droite qui se mettent régulièrement en grève au mépris de tous les usagers (y compris de gauche)?

    Et si ce fameux CPE n'est certainement pas la panacée, il a été voté par un parlement élu, confirmé par le Conseil Constitutionnel. Ce sont des faits, c'est la vie de la démocratie.

    http://blogetpiques.blogspot.com

    RépondreSupprimer
  5. Je rajoute qu'on peut être opposé à un libéralisme croissant dont le CPE est un symbole, et tou en même temps s'opposer à des méthodes pseudo-révolutionnaires au mieux et anti-démocratique au pire, telles que le bloquage de facs.

    RépondreSupprimer
  6. Philippe Grisoni>J'ai été étudiant, je le suis depuis six ans. Je connais bien l'Unef pour avoir été membre (une seule année) de l'Unef-id.

    Je pense également que le projet de 84 était une connerie. Pour une raison totalement opposée. Parce que je suis laïc et plutôt opposé aux écoles confessionnelles, et qu'en rapprochant écoles publiques et privées, on remettait en cause la laïcité.

    Avant, les politiques avaient un certain honneur, et partaient quand on ne voulait plus d'eux : le référendum de 69 a fait partir De Gaulle, les manifs de 84 ont fait tomber Savary et tout le gouvernement Mauroy, mais désormais, même totalement désavoué par le peuple, on continue (Raffarin maintenu après les régionales et les Européennes 2004, Villepin reste en place malgré le retrait du CPE).

    RépondreSupprimer
  7. Personnellement, je ne sais pas trop où en est ce forum, je trouve que les étudiants pro-blocage dont la légitimité et la représentativité sont plus que discutables, ont été d'une lacheté extraordinaire.

    Ne pouvoir assumer leur désaccord seul, et entrainer dans leur décadence ceux qui auraient pu etre pour le cpe, ou tout du moins anti blocage, c'est honteux

    Et que cette minorité d'extremistes-anarchistes, dirigée par les forces de gauche, ait réussi a faire céder le gouvernement par un odieux chantage, celui d'embarquer avec eux les étudiants anti blocage, est encore plus scandaleux.

    Le seul reproche que je ferai à M. de Villepin, c'est d'avoir céder à la pression de l'illégitime, ne pas avoir tenu le bras de fer, juste pour le respect de nos institutions. Il aurait fallu mettre l'armée dans la rue, face à ces révolutionnaires improvisés ; devant chaque porte de fac, de manière à assurer la continuité de l'enseignement.
    Je suis écoeuré par le comportement de la gauche, qui depuis 20 ans a plongé le pays dans une crise profonde, et qui ose critiquer une prise en main énergique des problèmes par la droite.

    Je suis écoeuré par le traitement partial de l'actualité qui a été réalisé par les Média ; donnant le sentiment que l'ensemble de la france était contre le CPE. je reste écoeuré par ces memes Média, incapables d'assumer leur responsabilité dans l'envenimement du conflit.

    Je suis écoeuré par Francois Hollande, le physique d'une part, mais bien plus par ce qui se trouve à l'intérieur.

    Je suis écoeuré de voir tous ces jeunes, qui n'ont encore rien prouvé et qui ose prétendre.

    Je suis écoeuré par tous ces gars de gauche démago, qui pointent du doigt la droite, mais qui en réalité n'ont qu'une seule crainte : que le CPE marche. Ces gens qui préfèrent leur avenir politique, à celui de la France.

    N'oublions pas l'ensemble des scandales qui ont éclaboussé la gauche depuis ces 20 dernières années : les écoutes de Mitterand, l'affaire Elf de Roland Dumas (6000 licenciements), le sang contaminé avec Fabius (2000 enfants contaminés), la privatisation de monopole d'état par Mitterand, le scandale du crédit Lyonnais, les comptes épinglés de SOS racisme, la mort suspecte de Jean Edern Hallier et de Bérégovoy etc j'en passe et j'oublie meme de mettre les 35h...

    Tres drole sera celui qui opposera à l'ensemble de ces scandales les quelques reproches que l'on pourrait faire aux gens de droite : Chirac a bouffé pour 3000 Frcs par jour quand il était à la mairie de Paris, et alors, heureusement, ou sont les morts??? et les licenciés ???

    De Gaulle avait raison, les francais sont des veaux, et bien qu'ils le restent ; mais sans moi. Je me tire en Indes, je quitte les tire-au-flanc, les grandes-gueules incapables et les petits gros haineux.

    Ciao

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Modération des commentaires sur les articles de plus de deux semaines

Posts les plus consultés de ce blog

Blasphémons, blasphémons gaiement !!!

Les fans de Bétancourt dérapent

Nicolas Princen, suite