Get A Kool, un festival raté

Depuis que je suis à Marseille, je profite régulièrement des différents festivals qui y sont organisés.
Certains sont bien organisés (Marsatac), d'autres relativement amateurs (ah, RockIsland…).

Et puis, il y a Get A Kool.

Tout commence fin mars 2013. On apprend qu'un concert de FatBoy Slim sera organisé le 10 juillet, au J4, l'esplanade de notre beau MuCEM.
Un DJ culte pour ma génération, en plein air, au bord de la mer ? Avec un tarif "very early" à 25€ au lieu de 39 ? Je n'ai pas hésité longtemps.

Il y a également un after au Docks des Sud, mais cela ne m'intéresse pas.

Tout va bien.
Et puis, mardi, la veille du concert, je traîne sur le site du Dock des Suds, pour voir la programmation du lieu dans les prochains mois. Tiens, c'est bizarre, Fatboy Slim est inclus dans la soirée aux Docks, pourtant il joue au J4, non ?


1) Le déplacement de Fatboy Slim du J4 au Dock des Suds sans prévenir personne

Je vais sur la page facebook du festival, je vois pas mal d'internautes poser la même question : "vous écrivez que c'est aux Docks, c'est pas au J4" ?

Et non. Les billets ne se sont pas bien vendus. L'orga rapatrie tout au Dock des Suds pour s'éviter le coût du montage/démontage d'une scène au J4, tout en expliquant que "la capacité de l'esplanade n'était que de 12 000 personnes"… Que ? La grande scène des Docks a une capacité de 5000 personnes, et elle était loin d'être remplie pendant le concert de Fatboy Slim.

L'organisateur affirme aussi que "les Marseillais n'ont pas conscience de la valeur de cet artiste". Sous-entendu, c'est la faute des Marseillais s'il s'est planté. Non, c'est la faute d'une mauvaise évaluation de la taille du public de Fatboy Slim, dont le dernier succès en radio française date de 1999 (le millénaire précédent !). Ce DJ est culte pour ma génération, mais il ne parle absolument pas aux autres : l'immense majorité du public présent avait entre 25 et 35 ans.

Soit dit en passant, cela n'a pas non plus mobilisé la communauté LGBT, bien que le festival soit organisé dans le cadre de l'Europride (la Gay Pride européenne). S'il n'y avait eu quelques affiches, dans l'enceinte du festival, pour un club gay ou un magazine gay, personne ne l'aurait remarqué.
Il faut dire également que la publicité autour du festival a été relativement faible.

Le pire, c'est qu'aucune communication n'a été faite sur le déplacement du concert (de 3 kilomètres) avant la veille. Beaucoup de billets ont été vendus sur internet, par Weezevent ou Digitick, avec une adresse mail. Mais si l'organisation sait envoyer des e-mails pour faire la publicité des autres concerts du festival, elle ne sait apparemment pas le faire pour avertir d'un changement de lieu !

2) Une soirée brouillonne 

Même si je râle du changement de lieu, je vais évidemment quand même au Dock. Les vieux murs en pierre et la tour d'Arenc, ça vaut vraiment pas le bord de mer au J4, mais ça reste quand même Fatboy Slim en plein air.


Mais c'était franchement brouillon.

Avec le déplacement du concert, la soirée ne commence plus à 18h, mais à 19h30. Je ne me presse pas, mais arrive vers 19h50, histoire de profiter des autres artistes avant Fatboy Slim, qui est prévu à 22h30.
Il y a une queue de 200, peut-être 300 personnes devant l'entrée, je m'y place, et la file ne bouge pas du tout pendant 20 minutes. Ce n'est qu'à plus de 20h30, 45 minutes après mon arrivée, que j'ai enfin pu rentrer !

Autre exemple de la désorganisation : le système de tickets pour les boissons.
Il y a la façon simple de le faire : à Marsatac, des affiches t'expliquent que pour boire, il faut prendre des tickets, que tu peux en avoir tant pour telle somme. Et les bars du festival affichent le prix en tickets (2 tickets pour la bouteille d'eau, 3 pour le coca, etc.)
Et puis il y a la façon Get A Kool : pas d'affiche pour expliquer le système de tickets c'est le barman qui doit te l'expliquer , tu vas acheter des tickets ; là la vendeuse doit expliquer à chacun qu'il y a des billets de 1, 2, 5, 10€, de couleur différentes (et c'est le seul truc qui diffère, autant te dire que tu l'as oublié 30 secondes plus tard), et donc ça prend des plombes ; enfin tu retournes au bar (avec les prix en euros), pour payer, tu demandes à la barmaid "c'est quelle couleur le ticket de
1/2/5 euros déjà ?".

Finalement, le temps d'acheter les tickets, une part de pizza, un RedBull, d'envoyer quelques sms, et de prendre une pression, il est déjà 22 heures.
C'est Bobzilla qui fait la première partie de Fatboy Slim. Je n'en avais jamais entendu parler avant, mais je l'ai reconnu : j'ai croisé ce mec une fois à 4h du matin au Trolleybus, et je l'ai trouvé vraiment désagréable (quand je l'ai bousculé sans faire exprès).
Set moyen, et même s'il a le mérite de mettre l'ambiance, ce n'est pas au niveau pour introduire un Fatboy Slim.

Le concert de Fatboy Slim : rien à dire, génial. Les souvenirs du lycée reviennent, et aussi celui de la cassette où mon cousin m'avait copié l'album You've Come a Long Way, Baby, qu'il avait acheté. J'oublie la fatigue, je m'éclate pendant 2 heures !

Fatboy Slim se termine à 0h30, il y a encore des artistes après, mais je travaille le lendemain, et je pense avoir loupé le dernier tramway (j'avais regardé le site de la RTM, il ne parlait pas d'un prolongement des trams/métros). En fait, il y avait des tramways jusqu'à 1h30 : encore une info qui n'avait pas circulé !

3) Et la surprise ?

Pendant un moment, la soirée du 10 juillet était vendue en mettant en avant "Fatboy Slim + surprise" (j'ai d'ailleurs un flyer sous les yeux avec cela).

On l'attend toujours.

4) Les soirées suivantes

Finalement, oui, cette soirée du mercredi était brouillonne, oui ce n'était pas le cadre magnifique avec lequel on nous avait appâtés… mais j'ai beaucoup aimé le concert de Fatboy Slim (et qu'en plus j'ai revu une ancienne collègue que j'avais perdu de vue !).

Le jeudi : Joachim Garraud "show live 3D" et Showtek sont annoncés en tête d'affiche. Showtek arrive à Marseille, apprend que leur set est annulé, et doit se débrouiller pour repartir à l'aéroport. Et il paraît que le show de Garraud n'avait rien de 3D…

Le vendredi : annulé… à 17h ! L'organisation a attendu le dernier moment, des fois que, malgré le mauvais bouche-à-oreille et les articles assassins de La Provence, les Marseillais se décident en masse à acheter des places au dernier moment. Sympa pour ceux qui ont fait le trajet à Marseille exprès.

Commentaires

  1. Le dernier concert que j'ai vu à Marseille, c'est AC§DC, en 2009, c'était gigantesque.

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